Il y a longtemps que je ne suis pas passée par là ! Pas le temps, pas l'envie. Les mots qui s'en vont quand j'approche mes doigts du clavier. Je m'étais même pas apperçue que cowblog avait changé. Il a fallu que Jade me dise que mon blog ne marche plus pour que je m'en rende compte. C'est idiot. Comme j'ai pas internet chez moi je me vois mal écrire mes articles à la fac. Mais là c'est les vacances. Le temps de souffler un peu mais il faut travailler. Et puis bouger tout le temps. Chez Papa, chez Maman, chez Lui, chez moi. Mon chez moi est chouettte maintenant. Je m'y sens vraiment chez moi. Même si mes affaires sont toutes éparpillées à droite à gauche. J'ai tout décoré ma chambre. Des photos de tous, des affiches de Je vais bien ne t'en fais pas à la Biennale de la danse. Des étagères pour mes classeurs et mes livres, des vêtements étalés sur le sol, un bureau tellement encombré que le dernier recours pour bosser reste ma minuscule table de nuit. Et puis chez moi il y a aussi la douche qui est bouchée, pas de porte manteau, le micro-onde qu'on sait pas régler, les voisins qui s'engueulent. Par contre j'ai un vélo. Je peux aller à la fac en vélo. Pour ça je passe devant l'arrêt de bus où les mecs me demandent si je peux leur faire une petite roue arrière (ou avant ?), le banc où se regrouppent les vieux du quartier, la tour devant laquelle jouent quarante gamins de toutes les couleurs, les petites maisons au fond de leur jardin, la mosquée aménagée dans un hangar avec des panneaux en arabe que je sais toujours pas lire et voilà j'y suis. Tout ça en cinq minutes. J'aime la diversité. Toutes ces petites vies que je croise en cinq minutes. Tout ces mondes différents collés les uns contre les autres. C'est à cause de l'anthropo que je pense à tout ça. J'ouvre les yeux d'une nouvelle façon. Je vois tout. Le problème c'est que ça me fait réfléchir sur tout un tas de trucs dont j'ignorais jusqu'à l'existance. Tout ça m'occupe. Remarque je m'ennuie pas. Beucoup de boulot et puis lui qui est toujours là. Même s'il est de moins en moins là. Pas qu'on s'aime moins ou qu'il veuille partir. Ni moi d'ailleurs. Juste qu'on a pas toujours le choix. Il y a toujours les parents derrière lui malgré le temps qui passe. Il y a toujours le bac. Important le bac. Il ne faut pas le rater. Et heureusement il y a toujours l'espoir. Peut-être un peu fou. L'année prochaine il sera près de moi, tout les jours. J'en meurs d'envie. Peut être qu'on sera déçus. Peut être que ça n'ira pas mais j'attend avec la plus grande impatience. En attendant je m'adapte. Il y a les vacances. Ha les vacances. Six jours avec lui. Une exception ! C'est tellement bon. Rien ne vaut ces moments là. Je me sens entière, heureuse. J'ose. Et puis vient la fin. On se met à compter les heures de façon maladive, on devient aigris et grognons. On sait qu'il va falloir attendre longtemps avant de se revoir. Je sais que je vais devoir crier, pleurer pour obtenir un peu de temps. Je sais que je vais enrager de ne pas te comprendre alors qu'en cet instant on se comprend tellement. On est l'un et l'autre. Un ensemble. Et puis les portes du train se referment et on pleur. C'est idiot. On se vera bientôt. Juste un moment c'est déjà trop. Je veux déjà que tu reviennes dans mes bras. Et voilà je doit aller mettre la table.