a-contre-courant

Perdue au hasard des mots.

Dimanche 17 juillet 2011 à 22:34

Sur papier glacé il y avait toute sa vie, écrite. Mais il avait beau regarder, ses yeux faisaient des trous dans le papier et ça le rendait complêtement miron.

Il essayait de crier et puis ça revenait à pisser dans un violon parce que les mots sortaient mélangés. A cause des trous, ça va sans dire. Et après il essayait de pleurer, aussi, pour voir, comme une tentative inespérée. Mais là aussi le résultat était plutôt minable et ça le démangeait alors il se mettait à courir. Parce que ça, ça marchait drôlement. Et plus que de le dire. ça faisait penser à sa mère qu'il était cinglé mais lui il pouvait pas en entendre parler.

Parce que ses oreilles, aussi, elles étaient bouchées. On dit aussi, parce qu'y avait d'abord ses yeux qui ne voyaient rien, aveuglés par le papier glacé puis sa bouche a qui le même papier troué avait accordé le droit de se taire.

Enfin ! Heureusement qu'il avait son nez. 
D'ailleurs ça se voyait qu'il y tenait beaucoup - à son nez - parce que sans cesse on voyait ses narines rire. Et elles riaient parce que rien de pire n'arrivait et ça c'était plutôt réconfortant.

Vendredi 24 juin 2011 à 19:15

Le retour,
          c'est comme l'aller, 
          sauf qu'on sait encore moins
          comment
          on va trouver. 


Tu restes là,
sourd sous un doux son de basse.
Je t'embrasse,
tu me dévisages
comme un autre monde. J'ai tes yeux
dans les miens
et je peux plus
respirer.
Sourde alors sous cette douce étoffe,
 douce transe
lucide
.




On m'dit : "Pas trop dur le retour à la réalité ?"

                                 J'voudrais leur répondre comme ça : "J'ai envie d'me jeter dans l'vide pour voir si c'est vraiment la réalité. J'la sent pas cette putain d'réalité. Celle qu'on est censés retrouver en rentrant, comme si là-bas n'était que le fruit de notre imagination, comme si là-bas n'existait pas. Là-bas pourtant, tout semblait plus réel, plus palpable, plus humain où quelque chose comme ça. Ici je ne sent que mes pensées qui tournent un million de fois dans ma tête, je ne sent que mes pensées, le monde est flou, effacé, lyophilisé."

...
Envie de mettre ma tête dans un caisson de basse, de bouffer la musique par les narines, d'onduler en face du mur qui crache de la transe. Pour sentir que je suis ici et maintenant, que mon corps vit. 




(( Dans  le français, 
c'est   franchement 
un   problème ,   le 
vouvoiement.    En 
fait.   On   sait   pas 
trop quoi en faire.))




Y a pas d'histoire. Pas de lézard. Rien d'autre. Pas de sentiments, pas de douleur. Juste des moments enchaînés. Vides, illusoires. Déplacés, dépourvus, ignorés. Ou quelque chose comme ça. 




>>         Dès que le vent tournera, 
                       je prendrais le temps
                       de vous donner des petits
                       récits de "là-bas",
                       des trucs que j'ai griffonés et puis
                       quelques photos bien sûr !



Pour ceux qui savent pas : C'est où là- bas ? Là, là-bas c'est India. 

Lundi 25 avril 2011 à 23:16

 

Ici, autour de moi, les gens ne ressentent pas. La terre tremble sous leurs pas, tout leur fait mal et pourtant, ils ne voient pas. Ils ont la chair de poule, les yeux disloqués, les tempes agitées. Ils ne le savent pas. Les parents ne pleurent pas, les parents ne s'aiment pas. Ils se dégoupillent le ciboulot autour de nous. Et nous on ferme les yeux, on brûle les calories pour que ça fasse moins mal. On canalise les énergies, on mange des légumes, ça nous flétrie. On gobe les cachetons, on tire sur la peau, on lisse, on lisse. Les parents ne vieillissent pas. Nous ne grandirons pas. Et moi je continues à t'inventer. Te réinventer à l'infini. Je te veux. Ils te baisent. Je te veux. Ils te baisent. Jusqu'à ce que mort s'en suive. Ils n'ont pas compris. Ils n'ont toujours pas compris. Je t'invente. Je te réinvente. Tu m'existes. C'est tout.

Mardi 29 mars 2011 à 12:18

Pour ranger les amis y a facebook,
Pour ranger les musiques y a deezer, 
Pour ranger les idées y a ici,

... et du coup il manquait quelque chose pour les images ! 



Bref, désormais, les photos, c'est sur deviant art :
http://a-contre-courant.deviantart.com/


Voilà, tout est en ordre !

Mardi 29 mars 2011 à 11:55



Sinon quoi ?

Sinon rien.

Sinon muette et silencieuse.

Sinon douillette et ténébreuse !


Dans chaque pas il y a l'idée du suivant. Dans chaque rat il y a l'idée du suivant. Dans chaque bas il y a l'idée du suivant. Etc.

http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/Lesbois.jpg

Dans la forêt - Mars 2011 - AlX



Les mots, n'importe quels mots, tous les mots.

Les mots m'emprisonnent, ils parlent en moi comme si je n'était pas là. Ils ne se demandent jamais si ils dérangent. Ils accordent leurs violons dans ma pomme. Je les hais mille fois mais je leur tait. Car on ne se comprends pas. C'est que quand je parle ils ne se taisent pas. Ils haussent la voix pour couvrir mon son. Ils m'empoisonnent, me haïssent. Il faut toujours qu'ils commentent, qu'ils ambitionnent et qu'ils critiquent. Ils dévorent mes idées par la racine, écrabouillent mes songes comme le mégot de leur épaisse fumée.  

Ils m'embuent au plus haut point mais quand le vide s'éternise je les supplies rappliquer faire salon de thé en caboche. Rien n'y fait, ils restent assis dans un coin, comme en halle de gare : muets, hagards et pressés.


 

Dimanche 13 mars 2011 à 3:31

Un jour.
Demain.
Dans une heure.
Si jamais.
Après.
Demain.
Hier.
Tout de suite.
Après.
Peut-être.
Et si ?
Si jamais.
Demain.
Tout de suite.
Au plus tard.
Dabord.
Ensuite.
Pendant.
Toujours.
L'éternel.
Dans mmon souvenir.
Et puis.
Demain.
Maintenant.
Demain.
Et ensuite.
Dans une seconde.
Plus tard.
Auparavant.
Entre temps.
Jamais.
Un jour.
Ensuite.
Encore.
Toujours.
Un petit moment.
Présent.
Un temps soi peu.
A jamais.
Pour toujours.
Et puis.
Demain.
Hier.
Tout de suite.
Toujours.
Encore.

Samedi 29 janvier 2011 à 17:50

http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/IMGP1499.jpg
collage - AlX


Personne ne se regarde, les gens passent, ils ne s'arrêtent jamais.  Je suis immobile au milieu de tout cet empressement. Je me demande où ils vont. Et pourquoi. Et pourquoi aussi vite. Je me demande s'il y a un sens à tout ça. Je me demande après quoi il courent. Et pourquoi. Et pourquoi aussi vite.




Entre paranthèse : Voyage immobile d'Hocus Pocus, une vrai merveille. 



Chaque instant se passe sans que le monde change,
sans même que notre monde change,
sans que l'on ne découvre quoi que ce soit
qui pourrait nous aider à comprendre.

Mardi 25 janvier 2011 à 12:18

Je suis là, allongée sur le sofa, j'aimerai écrire mais je suis si fatiguée, mes yeux sont fermés et les pensées tournent en rond dans ma tête. Je suis là et nul part ailleurs, j'aurais tellement besoin d'écrire pour faire le vide, pour laisser la place au sommeil. Je voudrais écrire dans ma tête, sans bouger, sans avoir à ouvrir les yeux, écrire sans le faire, juste pour l'idée.

Impossible pourtant. Et si je m'endors, demain les idées seront mortes et cette idée plus que les autres m'empêche de dormir.



Laissez-vous bercer : http://www.myspace.com/ackboo
Laissez vous rêver : http://www.metelkova.org/

 

Lundi 10 janvier 2011 à 0:42

J'aurais du m'en douter. J'aurais du sentir la buée sous mes pieds. Le nuage enfler. J'aurais du y penser plus fort. Savoir mieux. Observer comme il faut. Penser à tout, calmement et sereinement. J'aurais du jeter un oeil dans mon sac à main, souffler sur mes doigts pour être sure qu'ils étaient encore là. J'aurais du espérer le levant et attendre la bruine. Ecouter les orages bercer les bébés. La terre et les nuages s'entrechoquer.




Et puis flûte, il n'y a pas de lendemain, juste aujourd'hui et maintenant, tout de suite.

Lundi 10 janvier 2011 à 0:00

Poussons mémé dans les orties, et le bouchon plus qu'il ne faut. Soyons au monde. Buvons lui la tasse. Et tripotons les dieux, tous puissants d'éternité jusqu'à ce qu'ils ne nous donnent que ce que nous voulons. Rien de moins que ce que nous suivons. Cette ligne infinie. Eternelle irréprochable.
 

http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/IMGP0973.jpg
Perrache - 07.01.11 - AlX

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