a-contre-courant
Perdue au hasard des mots.
Jeudi 31 mai 2012 à 14:58
Vendredi 23 décembre 2011 à 15:46
Elle est femme
de marin,
trompant
la longueur des nuits
avec
de terrestres matelots.
Lundi 19 décembre 2011 à 14:30
Nous n'avons rien dit
rien qui puisse briser notre identité
Nous n'avons rien dit
qui nous aurait pourtant réconforté
Nous n'avons rien dit
que nous aurions pu aimer
Mardi 2 août 2011 à 21:45
Les dieux étaient avec nous, ils nous ont serré la main.
Et ici les sirènes s'éclipsaient.
Il faisait nuit noire et les ténèbres étaient là aussi.
Comment tu t-appelles ? Enchantée. Moi aussi !
Lundi 25 juillet 2011 à 13:26
Retrouver tout ce qu'on avait laissé de côté pendant une année.
Les casseroles et les classeurs.
Avoir un boulot, s'inscrire à la fac, prendre des engagements.
Et réaliser qu'on ne pourra plus bouger.
Qu'il va falloir bouger en soi-même pour ne pas perdre la tête.
Fixer l'objectif pour ne pas penser qu'on est immobile.
Inventer des simulacres pour découvrir et faire. Ici.
Voir les copains.
Ceux qui s'en vont. Ceux qui restent.
Envier certains, retrouver les autres.
Lundi 4 juillet 2011 à 0:41
Il y a une petite jeune femme discrète qui n'est assise que sur une fesse, au bord du banc. On découvre après qu'elle a une fille qui doit avoir à tout casser sept ans. Et puis un mari, qui était allé faire des courses. Et un petit môme qui doit même pas avoir deux ans et qui veut absolument bouffer un kinder. Elle a des yeux bleus, petits, perçants et les cheveux très courts avec balayage blond, vous savez, la coupe et la couleur qui étaient à la mode y a une dizaine d'années. Enfin il se trouve qu'à elle ça va bien. Elle porte un T-shirt rose qui lui va au tein et un bas de survet un peu pourav' genre la femme qui a passé la journée chez elle et qui sort tchatcher un peu avec les voisins, à la fraîcheur du soir.
A côté d'elle une rondelette, du même âge, un peu bimbo devenue maman, décolleté plongeant sur ses seins de maman, yeux soulignés d'un trait noir, une couche de mascara, une masse de cheveux noirs qui lui encadrent la tête avec un air de pas y toucher, le regard pétillant et le rire facile mais vrai. Elle est au milieu du banc, entre son mari et la grignette. Et elle sait jamais trop vers lequel se tourner mais son mari fini par la prendre contre lui, comme pour lui éviter de choisir. Lui il a l'air franchement beauf' mais c'est juste parce qu'il porte un t-shirt aux couleurs de l'équipe de France de foot puis le short qui va avec et les baskets aussi et qu'il a un petit bide de bière. Il dit pas grand chose mais souri aussi puis jette des regards à sa femme qui veulent dire qu'il la croquerait bien comme une pomme bien rouge.
Puis derrière le banc - ce qui oblige les trois autres à se retourner sans cesse -, assis sur le rebord du trottoir, y a un gars qu'on sait pas trop qui c'est puis apparement il aurait bien envie d'partir mais il attends quelqu'un ou quelque chose et il regarde toujours son portable, tourne ses clés dans sa main. Et puis il a un peu l'air de se dire qu'on est des bourgeoises, intellos, puis qu'est ce qu'on vient foutre là d'abord exactement ? Il est petit rond avec l'air de celui qui aurait préféré être grand et imposant, mais au final ça le rend sympa, son physique, parce qu'on dirait qu'il a compensé, qu'il c'est empressé de devenir jovial et un brin bout-en-train pour qu'on oublie sa carure. Il nous taquine un peu, comme il fait avec tout le monde, et les autres le charient aussi.
A côté de lui y a Christine, Christine c'est celle dont tout le monde retiens le prénom, y en a toujours une. Une qui à l'air sympa, qui parle franco et un peu fort, qui connait tout le monde et a l'art de comprendre chacun illico et donc de toujours savoir comment être avec qui, que dire et quand fermer sa gueule et poser les bonnes questions et faire les bonnes blagues. Du coup c'est celle que tout le monde apprécie. Bref, elle est ronde, son bide et ses gros seins serrés dans une chemise violette. Les cheveux bruns et courts, parce que c'est plus pratique. On sait qu'elle a trois enfants, parce qu'on les a vus mais si on l'écoute elle a au moins une fille en plus. Ou un fils. Je m'demande si il fait pas l'aamrée d'ailleur... à moins que j'ai bêtement confondu les personnages ! Ses enfants sont splendides. Une fille qui doit avoir sept ans, aux cheveux crépus, peau dorée et des grands yeux qui regardent sans cesse et deux fils dont le plus grand, surement quatorze ans, se pointe avec son visage d'ange et éblouis tout le monde d'un grand bonjour de fils modèle. Elle nous explique des trucs et se moque un peu quand on à l'air trop inquiètes puis elle gère tout un tas de conversations à la fois.
De temps en temps les gosses se pointent, réclament un truc ou demandent de quoi on parle alors ils font une vanne pour pas qu'ils comprennent mais pas qu'ils se vexent non plus et en même temps ça crée une chouette complicité entre les adultes. Les gamins comprennent qu'ils feraient mieux de foutre le camps et s'il ne comprennent pas on les réexpédie illico au toboggan parce que là, c'est le moment où les grands font comme quand ils avaient pas d'enfants !
Lundi 27 juin 2011 à 22:52
Tais-toi cerveau, tais-toi.
Fermer les yeux et partir.
Partir pour ouvrir les yeux.
Ouvrir les yeux et rester.
Et pleurer.
Et siffler.
Et riposter.
Et s'ennivrer.
Juste pour virevolter.
Lundi 25 avril 2011 à 23:28
Mardi 5 avril 2011 à 10:55
« Je vous écrit d'une chambre minuscule. La mer n'est pas
loin.
Je suis à la fois partout et nul part. »
Quelqu'un a écrit ça. Impossible de savoir qui.
Mardi 29 mars 2011 à 12:12
Le problème c'est que
j'ai envie de tout en même temps. Là, tout de suite, maintenant.
L'amour libre et fugace et l'éternité enchaînée. La douceur d'un
chez soi et l'évanescence du voyage vagabond. L'outrance et la
démesure, les pieds bien au chaud. Le scandale et le silence. La
liberté sans la solitude, la peur sans l'immobilité, le rêve sans
la réalité, le sexe sans l'amour, la vie sans la fatigue. Et puis
la poésie et le réalisme, l'art et la manière, tous les choix sans
ne jamais avoir à en faire. Des milliers de coups de vent dans la
gueule, époustouflants et sublimes. Je veux richesses et
frustrations, tirs sans sommations, ivresse et sagesse. Je veux les
vagues et la tempête, grandir et rester ce qu'il se passe
aujourd'hui. Goûter encore et encore, mille et une fois aux mêmes
choses sans jamais en être las. Il me faut brûler toutes les cartes
; aimer la nuit, dorer le jour ; bousiller le soleils, pleurer les
morts, leur récupérer la vie ; souffler sur des épaules ; griller
les étapes et toutes les avoir vécues ; monter les marches du
palais et vivre ascète ; toucher du bout des lèvres et goûter à
pleine bouche. Je veux être là et partout ailleurs, se sentir nulle
part et écouter pleuvoir sur le velux ; prendre un bain et respirer
la musique et l'eucalyptus ; fumer un splif et humer le vin ; grimper
les marches d'un temple indien ; écumer les pays jusqu'à ce qu'il
n'y en est plus un ; modeler la terre et la sillonner sur le dos de
mon poney ; écrire des pages et des pages sans jamais s'arrêter.
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