a-contre-courant

Perdue au hasard des mots.

Dimanche 6 mai 2012 à 15:12

Et pendant ce temps, je tricotte des mondes. J'emmèle des espoirs perdus, je grille des cartouches, j'entortille des rêves, je creuse des tombes et je les rbouches pour que plus n'en sorte mes vieux fantômes. Je tisse les idées veines, les unes au bout des autres pour leur donner la forme de quelque chose qui vivrait, innocemment et à grand fracas. Je choisi mes brins, pour faire pousser un long collier de racines qui iraient jusqu'au sol, se planter et pousser d'innombrables herbes folles.  

Lundi 2 avril 2012 à 18:14




Bientôt,
je partirais vivre dans une valise. 



Lundi 26 mars 2012 à 21:07




A corps défendant j'ai     placardé leurs mots sur le devant de ma porte.
A corps défendant j'ai     accepté qu'il n'y ai pas de lendemain chantant.
A corps défendant j'ai     cessé d'espérer.
A corps défendant j'ai     arrêté de croire que tout existait.
A corps défendant j'ai     juré que je serais ce qu'ils voulaient.
A corps défendant j'ai     aboli mes écritures silencieuses.
A corps défendant j'ai     promis qu'on ne m'y prendrait plus. 
A corps défendant j'ai     errigé devant mon corps une barrière.
A corps défendant j'ai     chanté avec eux leurs valeurs.
A corps défendant j'ai     oublié ce qu'ils avaient fait.
A corps défendant j'ai     accepté de ne plus penser ce qui n'avait pas de sens.
A corps défendant j'ai     fini de voir ceux qui serraient les poings dans leurs poches.
A corps défendant j'ai     laissé mon cerveau s'arrêter sous le coup de leurs évidences.
A corps défendant j'ai     mutilé mes songes pour qu'enfin ils se taisent.
A corps défendant j'ai     résolu de suivre le chemin qu'ils avaient tracé. 
A corps défendant j'ai     fermé ma gueule devant l'ombre des chars.
A corps défendant j'ai     été écrasé.


Vendredi 24 février 2012 à 14:55



 
Qu'est ce que je compte faire ?

Comment le saurais-je ?
Je n'ai pas d'âge.
Pas d'idées non plus.

Je n'ai rien qui me dise de filer ici ou là.
Rien qui ne m'interdise quoi que ce soit.
Il n'y a rien qui me dise de filer ici ou là.

Ce qui est idiot c'est qu'il le faut.
Il faut le faire.
PRENDRE ICI OU LA.

Mais pas tout en même temps.
Bien choisir en fait.

Autour de la tête, tout ce qui tourne, il faut choisir.
Les directions, au moins les grandes directions.
C'est bien sûr.
Mais comment le ferais-je ?
Je n'ai pas d'âge ?
Pas d'âge. Aucun adage. Rien qui ne me dise.
FAIS LE. 


http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/1502Madeleine1.jpgHome - Février 2012 - AlX
 

Vendredi 24 février 2012 à 14:40

On était deux blanc becs, avec des oeufs dans la tête.

Comme c'était promis, on c'est tus.


Quelque part on aurait dû être trois, ou quatre, toute une équipe.
Une qui regarde loin, quand le soleil pointe son pif.
Une qui dit maintenant allons y.


Les oeufs dans nos têtes prennaient pas mal de place.

Et nous.
On avait l'impression d'avoir rien que nos yeux pour pleurer.
Parce que de toute façon rien ne pouvait éclore.
Nos têtes étaient trop sèches.
Dessséchées par les jours qui avaient suivi.
Les jours.

ça nous avait désaventagé c'est sûr.
D'avoir la tête farcie.
Pleine d'égo et de démesure.
Nous étions des dandys.
Flottant juste sous la surface comme de petits cadavres.

Enfants encores.

Non pas morts nés.
Mais pas bien vivants, quoique bons.


Odieux avec la réalité.
Parce qu'on pensait bien qu'elle existait pas.
Et il y avait tout ce à quoi on ne croyait pas.
Et il y avait tout ce qui ne tournait pas rond.

Et on en faisait des caisses.



On s'arrêtait jamais.
De croire en rien, sollenellement.  

Mercredi 18 janvier 2012 à 12:26

Ressorti des vieux tiroirs. Dépoussiéré, rabiboché avec la réalité, servi sur un plateau :



On peut imaginer toutes les issues possibles, tous les sénar'. On peut tout se permettre, tout s'imaginer. Rien n'existe. Il n'y a pas de réalité que celle qu'on s’est inventée. Que l'on raconte à qui veut l'entendre. A qui veut la comprendre – on espère.

 

Après le futur ce sera le passé. Paraît. Paraît que tout est né pour mourir. Glauque l'histoire. L'horloge en bas sonne onze coups. Papa ronfle maintenant. Aujourd'hui j'ai enturbanné des petites choses dans de la ficelle. Des tampons, des boutons, des bouts de bois, une bague barbie même. Les barbies ont un trou dans la main pour qu'on puisse planter une bague dedans.
Finalement ça a fait un espèce de mobile. Douteux.

J'ai commencé à faire les cartons. Au bout de dix secondes j'ai arrêté : j'avais trouvé un tas de papiers en bordel. J'ai eu l'idée de lire. J'ai trouvé un vieux papier avec une prière dessus, j'l'ai taguée, émancipée ! Puis des vielles photos ratées : taguées aussi. J'ai surligné deux trois mots dans des textes sur Magritte et l'Inde aussi. Après j'ai trouvé des vieux relevés de compte, j'les ai trillés, classés de 2009 à 2011. Y en manquait pas mal alors j'ai bouché les trous avec des feuilles blanches, juste pour le geste.
Les autres sont arrivés ensuite, juste quand je commençais à peinturlurer une image de Zebda.

 

J'suis descendue.

 

Ça fait trois semaines que je rêve de me barrer. Et dans mes rêves je suis attachée. C'est pour ça que je veux plus dormir. Je cherche des idées. Des idées pour me barrer, n'importe où pourvu que ce soit ailleurs. Me barrer faire des photos, discuter pour écrire. Discuter pour discuter aussi. Mais tu parles ! en anglais un coup sur deux on pige pas vraiment. Et ça sa vous foire des histoires.

Je cherche le plan merveilleux qui me permettrait de me casser assez longtemps, me casser pas cher, quelque part ou je pigerais rien, au milieu des gens.  

 

 

 

Lundi 19 décembre 2011 à 14:41



Elle était là,
le cul dans une flaque.
Elle m'avait regardé comme une putain.
Elle m'avait tendu une petite main ridée.
Je l'avait serrée et elle c'était relevée.
Les yeux cernés de noir et pleurant comme ceux d'une gamine.

Elle avait remonté son froque avec l'air digne.
Et là, seulement là, elle c'était mise à rire.
D'un rire violent, qui c'était transformé en spasmes fébriles.
Un rire roque, sans goût.
Son petit corps était en train d'éclater des coups reçus.

Et elle avait fermé les yeux pour se cacher.
J'ai continué à la regarder alors que je savais qu'il ne fallait pas.
Elle c'est pliée. Le rire a cessé.
Et là, là seulement, elle est tombée.

Je l'ai laissée.
La tête dans une flaque.


 

Mardi 13 décembre 2011 à 21:51



Je suis restée là, sur le canapé,  à 
écouter le silence des horloges.


Longtemps.


Ensuite j'ai bien vu que personne n'appelerait
plus.
Alors j'ai dormi. Sans sommeil.


Sans sommeil,
pour avoir une raison d'être
demain.

Jeudi 17 novembre 2011 à 2:09



elle saignait



des maudits
maux doux
dominés
non des 
mots dits

Lundi 7 novembre 2011 à 9:58

Planter
un
couteau
dans le
dos
de la
prudence.

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