a-contre-courant

Perdue au hasard des mots.

Vendredi 23 septembre 2011 à 18:44

 

10 mai - Badami, Aihole, Pattadakal

On rallie deux villages pour y voir des temples : 80 bornes en rickshaw, à 40 à l'heure, sur des pistes de terre défoncées. Autour de nous les gros 4x4 côtoient les chariots tirés par des boeufs aux cornes peintes, les tracteurs sont magnifiquement décorés, impeccables, splendides.

http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/1005BadamiAiholePattadakal43.jpg  Aihole ou Pattadakal ? - 10 mai 2011 - AlX

Près des chantiers, des tentes bariolées, campements ouvriers.

Les habitations s'alignent le long des routes et il y a une foule de gens autour. Marchands, travailleurs, enfants, jeunes mecs assis, femmes balayant ou faisant la lessive, des gens attendant un hypothétique bus au milieu de bleds où les maisons de béton, inachevées, ont les pieds dans la terre battue.
On traverse leurs vies, leur monde, éberluées. Certains nous regardent, nous sourient, nous crient des mots qu'on ne comprends pas.

 Il y a des foules d'animaux aussi, des vaches -qui nous annoncent par leur terrible maigreur que nous sommes en terre pauvre, il n'y a rien à brouter d'autre que de l'herbe sèche- , des buffles, des chèvres, des chiens, des poules -on longe pendant un bout de temps d'immenses bâtiments en longueur, blocs de béton remplis de poules, en batterie.

Il n'y a aucun touriste ici, sauf dans l'enceinte des temples, comme s'ils y apparaissaient directement, sans oser l'hotel sordide de Badami, les paysans au ventre creu et à la main tendue. On les comprends presque, on en mène pas large il faut l'avouer. 


http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/1005BadamiAiholePattadakal83.jpg
Badami - 10 mai 2011 - AlX


http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/1005BadamiAiholePattadakal99.jpgTel est pris qui croyait prendre - Badami - 10 mai 2011 - AlX

Les indiens nous prennent sans cesse en photo, pour diverses raisons (!), on a passé un pacte : celui qui nous prend en photo sera pris en photo.

Lundi 12 septembre 2011 à 12:32

Réfreiner   / Décamper

Tiens donc.
Poulet-frites-mayo.

Cerveau vide.
Laisse moi pas faire.


Dam, grande dame.
Au bord du monde,
Les pieds dans le vide.

 



On s'imagine un monde autour de notre camion.
On se fait pousser des ailes.
Et personne n'imagine qu'on est là. à dormir au milieu du monde, à bouquiner, à manger sur leur parking.

Là où ils ne croyaient pas qu'il y avait de la vie.

On y est bien.
Eternelles itinérantes.



Le magicien range sa cigarette dans sa poche.


"Le tourisme ne passera pas par moi. Je ne veux pas connaitre l'histoire, je veux la vivre, la boire et la manger." [Alix de Saint André - En avant, route !]


On se fait des rêves.

De deux choses. L'une.


Con, fort, tiens nous au chaud.

 

Lundi 12 septembre 2011 à 11:58

L'image fantôme de son corps éternel.
Puissance grisâtre.
Au fond du cadre. 
Mornes lumières.
Douces couleurs qui entrent au monde.
Sans cesse.
Jamais ne s'éclipsent.
Car gravées là, dans la plaque de verre.
Négative. 

Lundi 12 septembre 2011 à 11:53



OUvrir l'OEil, et le bon. 

http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/2103home16-copie-1.jpg
Mars 2011 - Petit d'homme.

Vendredi 26 août 2011 à 14:03


9 mai -  Sur la route pour Badami

 
On prend un local-bus, c'est le bus de monsieur-tout-le-monde : un vieux bus tout pourri avec sièges en skaï qui font transpirer et bourré d'écoliers et de gens allant travailler dans des villes à deux ou trois heures de chez eux. Le trajet est chouette, le paysage magnifique et tout le long de la route ça fourmille d'activité et nos yeux n'ont pas le temps de se reposer.

http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/0905Hampi6.jpgHampi - 9 mai 2011 - AlX

   

Le chauffeur fonce à toute allure en slalomant entre les autres, en doublant même s'il y a un camion en face, … ça passe toujours et je n'm'en soucie pas vraiment jusqu'à ce que l'on arrive à cette file immense de camions, on les double par un chemin de terre qui longe la route [parce que les bus sont pressés, les camions non] et on arrive sur une foule qui encercle un camion en travers et un rickshaw, totalement défoncé, tas de ferrailles béantes d'où dépasse seulement la tête d'un homme mort, allongé sur le sol du véhicule.

Dans le bus, toutes les têtes sont tournées du côté de cet homme
et seules nos deux têtes blanches regardent de l'autre côté,
regardent la masse de ces gens qui observent.

Mais nous on ne peut pas.
Je sent mes muscles trembler à l'intérieur et ma tête est remplie de ce visage impassible.




Le reste du trajet avec ce chauffeur fou me file la chaire de poule. Soudain je réalise qu'ici aussi les gens meurent sur la route et j'ai un peu moins confiance.

 

 

A Alika on change de bus pour un pire encore, banquettes tape cul garanti. Il y a pas mal de monde mais c'est chouette. Les routes sont plus petites, on traverse un désert puis un élevage de poules, des villages pimpants. La route se borde d'arbres aux fleurs rouges et on arrive enfin. On crève de faim, il y a une foule dense partout, une pollution pas possible, des bagnoles, des charriots, des rickshaws. On se rue dans le premier bouiboui et on bouffe avec un ancien instit' coréen à l'anglais chelou. Les hôtels sont tous miteux et chers mais on fini par négocier une chambre miteuse aux murs crados, éclairée d'un néon.





 

On fait un tour au marché qui est immense et très peuplé.

Il y a des petites roulottes de commerçants et d'autres sont assis par terre,
entourés de leurs légumes et de clients, assis aussi,
négociant le prix à la balance.

On parcours la ville au hasard : des maisons avec une chèvre, une femme lavant le linge dans un baquet sous un robinet au ras du sol, les gamins s'agglutinent autour de nous, ils nous mènent jusqu'à la porte d'un jardin somptueux, totalement décalé, et nous demandent des stylos en cadeau.


 

http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/0905Badami23.jpgBadami - 9 mai 2011 - AlX

 

 

Mercredi 3 août 2011 à 14:39

http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/IMGP3380.jpg Muguette - Avril 2011 - AlX

Mardi 2 août 2011 à 21:58

On crée de menus larcins
Bidoches inapropriées
Infirmes manouches
 Boursicotant deux sous                     Jurant tous les dieux que jamais ne viendra le temps des vivants
                                                              Qu'il y a ailleurs, au dessus des ivrognes affamés
                                                              De menus larcins
                                                              Fanés avant la rose.








Comme si plus rien
Jamais
Ne leur promettais d'exister.

Pasteurs agards au creu des livres                              Etranglés monotones
                                                                                        Enfermés dans leurs vocalises sanglantes
                                                                                        Terrifiantes morsures.



Sordides pêcheurs venus de l'histoire du désert oublié
Rien ni personne n'y peut
Ils sont dévorés par les manches de leurs casseroles.





Jamais plus il n'y aura d'ouragan                      On a même pas le temps
                                                                           Ce serait déluge de mauvaises orties
                                                                           De bizareries grotesques
                                                                           Les mur fumeraient d'inaler
                                                                           Les hommes rêveraient d'iradier


       A moins que...
       L'inverse ...

 Sublime tondeuse brûlant les pluies

       Au hasard...




Sans jamais prétendre
Il faudrait surprendre                             S'esbaudir, psalmodier, récapituler.
                                                               J'en tiens une




                                     
 
                                                                 

Mardi 2 août 2011 à 21:45

Elle s'est évaporée sur des grands bras qui pleuvaient sur elle. 
Les dieux étaient avec nous, ils nous ont serré la main. 

Et ici les sirènes s'éclipsaient.
Il faisait nuit noire et les ténèbres étaient là aussi. 



Comment tu t-appelles ? Enchantée. Moi aussi !

Mardi 2 août 2011 à 21:39

"Dans l'écriture [...] il n'y a que moi qui est mis en jeu [...] tandis que dans la photo il y a le corps des autres. [...] Suis-je en train de les trahir ? [...] Je ne fais [pourtant] qu'une chose : témoigner de mon amour."   Hervé Guibert





http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/herveguibert480x320-copie-1.jpg
Hervé Guibert




"Dans mon quartier, juste en face de la béance du World Trade Center, il y a un cinéma multiplex. J’y vais le matin à la première séance et, dans les salles vides, je photographie la petite vitre qui sépare la cabine de projection de la salle du public, ou plutôt je photographie l’image laissée par la projection quand elle traverse la vitre.
  Tout autour le noir immense et bruyant de la salle. J’aime cette idée du spectacle qui se déroule sans personne pour le regarder. Il y a un léger sentiment de crainte et d’excitation : il est interdit de photographier dans les cinémas. Cette image, en route vers son destin spectaculaire, est saisie si près de sa source qu’elle existe comme quasi-image, comme une échographie spectrale, primordiale. Les histories sont dissoutes, les stars deviennent des ombres. L’abstraction gagne Hollywood. Tout est à imaginer de nouveu."   JC Bourcart - Stardust




http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/jcbourcart.jpg
JC Bourcart - Stardust 

etpuisaussi Traffic sursonsite.
etpuisaussi Through her eyes - Randy H Goodman sursonsiteaussi.



 

Jeudi 28 juillet 2011 à 23:13

Y a les histoires, les vraies
Et celles qui ne racontent rien
Qui ne sont là que pour remplir les vides,
Les trous noirs.

Nous sommes perdus.
Et nous n'avons rien donné.
Rien qui puisse nous faire espérer plus.
Nous faire espérer autre chose que de sales histoires
Morbides et pluvieuses.

Dans l'insouciance des lendemains,
Des lendemains sans gout
sans puissance et sans beauté.
Eux mêmes sans lendemains.

Horibles lendemains sans promesses de rien
Ni de personne.
Sans orages non plus.
Ternes images.

Mornes cernes sans avenir
Sans triomphe, sans gloire.
Traces des espoirs de la nuit
De ses douceurs aussi.

Pleurées jusqu'à ce que l'éternel revienne.
Notre amour.
Pour lui et moi.
Aucune trace de rêve

Car nous n'avons rien à nous donner.
Rien que des ténèbres sans histoires.
D'histoires sans lendemain.
Farouches et criardes.

Aux rires aux larmes
Il n'y paraitra rien.
Et elles sècheront sur mes joues.
Aigres douceurs.

En souvenir de tes chagrins,
De tes angoisses que j'ai essayé d'apaiser.
Pour me donner. A moi.
L'espoir d'y songer.

L'espoir d'avoir en moi la douce fébrilité de tes terreurs,
L'insouciance brisée de nos erreurs
Passées, présentes et futures.
Jamais dépassées.

A jamais angoissées et fleuries
Des milliers de nuits qui parsèment ma mémoire.
Et lui donnent des airs,
Des airs d'histoire.

 

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