a-contre-courant

Perdue au hasard des mots.

Lundi 19 décembre 2011 à 14:30



Nous n'avons rien dit
rien qui puisse briser notre identité 
Nous n'avons rien dit
qui nous aurait pourtant réconforté
Nous n'avons rien dit
que nous aurions pu aimer








http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/1609Madeleine15.jpgLyon, septembre 2011 - AlX

 

Lundi 19 décembre 2011 à 14:24


CORPs INsENsE NE REssENT PLUs RIEN. 


Lundi 19 décembre 2011 à 14:23

Lumière absurde,
riant de nos rêves.
Somnolence imbibée
de rires. A la clé.

Plus d'écrits.
Rien ne vient.

Le corps traîne.
Ivre malade.
Ebloui des déserts
inconscients.

Nu souriant
sous les fenêtres.


A gorge déployée.
Intollérable, fierté.
Ecorchée.

Corps brûlés.
A jamais,
irrécupérables.

Vêtements mutilés,
sotement.
jusqu'aux os saillants.
Jambes courtes.

Soleils cérébraux.

Il n'y aura d'adieux
qu'après les tornades.

Rien ne presse.
Deux êtres collés.
Repêchés.

Mardi 13 décembre 2011 à 22:27

 

http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/1911Madeleine.jpgLes murs - Lyon, Octobre 2011 - AlX


« Les pieds dans le bariolage des prospectus de l'automne »


Marinetti - Les mots en liberté

Mardi 13 décembre 2011 à 21:51



Je suis restée là, sur le canapé,  à 
écouter le silence des horloges.


Longtemps.


Ensuite j'ai bien vu que personne n'appelerait
plus.
Alors j'ai dormi. Sans sommeil.


Sans sommeil,
pour avoir une raison d'être
demain.

Mardi 13 décembre 2011 à 21:45

Ne me regarde pas. 
Ne me touche pas.

Ou bien le contraire.
Mélange-moi.
Fais la nuit dans ma tête.
Qu'enfin tout se taise.
Qu'enfin tout se taise.

Qu'il n'y est plus rien autour.
Et les jours faciles.

Evidence adorée.


Dimanche 11 décembre 2011 à 19:07

Emotion 20 : Les mots sont vains (écrivains).
Emotion 1 : L'émotion survint (mauvais vin).
Emotion 120 :
L'émotion s'en vint (sans vin).

http://a-contre-courant.cowblog.fr/images/HHoch.jpgHannah Hoch - 

Mercredi 30 novembre 2011 à 23:11

Je sais pas. Plus. Non pas que je ne sais plus non, je ne sais pas plus. Tant et si bien que je ne sais plus plus. Et pas moins. Je ne sais.

Il y a Où et comment et pourquoi et tout ce qui s'en suit.

Les jours d'enterrement ont une couleur d'à quoi bon, d'histoire qui n'en est pas une, de monde à faire, de vie à continuer, à changer, à ensoleiller, à aimer s'aimer. Comme des cons, s'aimer les uns les autres. Et ça parrait simple mais c'est une immensité aride. Ce sont ces jours qui rappellent les montagnes.
Ces jours qui envoient au tréfon de soi, se demander comment on va faire pour que notre vie est l'air d'avoir été quelque chose quand on sera mort. Quelles questions. Retour aux fondamentaux. 



Un vieux assis à sa table, dans le noir. Il pense. On dirait que c'est à ce qu'il n'a pas fait.

Une vielle, effondrée, c'est elle qui est morte en fait. Plus que le mort qui ne sait pas qu'il est mort. Elle, elle a l'impression que tout c'est arrêté, que la vie, la sienne, est finie. Elle est assise au milieu de nul part, devant la vitre du crématorium, derrière laquelle son mari brûle. Elle parle pour lui, elle répète des mots doux qu'on ne comprends pas. Qui ne sont plus pour personne. Elle chiale comme une enfant au milieu d'adultes qui se contiennent, se voilent la face, s'enveloppent d'un mur.


Un monde ouvert, fermé. 

Et mon souvenir de lui, celui qui me fait pleurer, c'était ce printemps.
Un après-midi avec Papa, on décide de faire un tour chez les vieux  - comme on les appelle, grand-oncle et grand-tante donc. Il vient de se faire opérer. Les jambes, comme toujours.  Avec Papa on décide de faire le tour par le petit chemin, comme ça il me montre un peu son enfance. Le ciel est bleu, la campagne silencieuse, discrète, douce comme elle l'est toujours au printemps. Et on marche sur le chemin et papa raconte et puis on les voit dans leur jardin. Lui, assis sur une chaise, en face des arbres fruitiers, elle debout sur un escabot, un sécateur géant à la main, à moitié cachée dans les branches. C'est lui qui sait tailler les arbres, alors il lui dit où couper et elle, elle coupe. Et ils ont tous les deux ce sourire qui n'appartient qu'à eux sur la gueule. Deux ados amusés d'avoir trop vieilli pour pouvoir se passer l'un de l'autre. Et avec Papa on reste un moment à les regarder, on a juste envie de rester là à regarder. On fini par les appeler mais y nous entendent pas. On rentre dans le jardin et ça les fait marrer de nous voir apparaitre comme ça, au milieu de cet après-midi. 

Après on rentre boire un coup et se raconter le monde. Ils appliquent au monde leur histoire. Ils sont agriculteurs, des paysans de la terre et ils voient à la télé l'ampleur de ce qu'il se passe. Ils ont une perception fantastique des évènements, ils voient ce qu'il y a à faire. Ils pensent l'importance du local, de la terre, ils comprennent la globalité. Ils sont vindicatifs dans l'âme, revendiquent et n'abdiquent pas, peu importe leur âge. Je leur raconte que je pars en Inde et ils en disent des choses. Et on cause, et on rie, et on se construit un futur. 

Jeudi 24 novembre 2011 à 0:19

Adieu pieuvre ideuse.
Si les fourmis sont dans tes pieds,
Si tes yeux sont floutés par les grimaces,

Rougis, rougis.

Paix à toi inanimable homme des neiges.
Si tes oreilles pleurent dans le froid,
Si dans l'aquarium le poisson tourne en rond,

Rougis, rougis.

Advienne que pourra. La vie rit.

Mardi 22 novembre 2011 à 19:42





ici

là-bas

toujours

pourquoi



Dès que je commence à penser à écrire ces quatre mots me viennent. Immanquablement. Une fois ceux-là sortis de ma tête, d'autres viennent mais eux sont toujours là. Plus ou moins. Ils apparaissent à un moment où à un autre, ici ou là-bas, toujours. Mais pourquoi ? 

Et aujourd'hui, hier et demain les mots ne viennent pas. Ils restent sans cesse enfouis sous des pourquoi. 

Perdus quelque part où ils ne sont pas. Ailleurs, ici pourtant. Sans audace, sans réconfort, sans idée. Les mots pleuvent un siècle puis s'arrêtent pour de longues périodes de sécheresse. Où seuls des cieux tombent des mots. Seuls, éparses. A eux seuls ils finissent bien par former des phrases, mais avec grand peine : ils ne chuchotent pas dans mon crâne comme à l'accoutumée. Ils ne sortent qu'en les forçant. Parce qu'on dit que maintenant il faut écrire, comme il faut manger. Même quand on a pas faim. Il faut manger sans faim et écrire sans envie pour ne pas perdre la vie. C'est aussi simple que bonjour. Garder le sens, faire des vocalises, s'encombrer de textes saugrenus et bien souvent sans intérêt autre que celui d'avoir répondu à un besoin. 


Et quelles histoires raconter ? Cette question incessante, sans cesse posée. A volo, vau-l'eau ? Choses à dire non plus à écrire. Choses écrites pas bonnes à dire. Sans lire, ni écrire je peux parler. Et raconter ce que je n'ai pas lu. Dire ce qu'on ne m'a pas écrit. Ainsi de suite. Existe-t-il encore des questions ? 

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